lundi 19 février 2018

Le chat qui venait du ciel.

Voici un roman touché par la grâce, celle d'un chat "si petit et si frêle qu'on remarquait tout de suite ses oreilles pointues et mobiles à l'extrême".
Quand un jeune couple emménage un jour dans le pavillon d'une ancienne demeure japonaise, il ne sait pas encore que sa vie va s'en trouver transformée. Car cette demeure est entourée d'un immense et splendide jardin, et au cœur de ce jardin, il y a un chat. Sa beauté et son mystère semblent l'incarnation même de l'âme du jardin, gagné peu à peu par l'abandon, foisonnant d'oiseaux et d'insectes. Tout le charme infini de ce livre tient dans la relation que le couple va tisser avec ce chat qui se fond dans la végétation exubérante pour surgir inopinément, grimpe avec une rapidité fulgurante au sommet des pins gigantesques, frappe à la vitre pour se réconcilier après une brouille. Un charme menacé, car ce qui éveille en nous la beauté et appelle le bonheur est toujours en sursis...
Hiraide Takashi, qui est avant tout poète, a insufflé une lumineuse et délicate magie à cette histoire du "chat qui venait du ciel", son premier roman, largement autobiographique.
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Une histoire pleine de délicatesse et de poésie qui nous narre l'aventure d'un couple emménageant dans un pavillon d'une ancienne demeure japonaise. Tout s'axe principalement sur l'arrivée d'un chat sorti de nulle part à un moment précis de la vie du couple. S'ensuit alors une relation de cache-cache entre les protagonistes et le chat. Les émotions humaines sont traduites avec finesse et poésie.  

"Les aversions sont vraiment un étrange phénomène. Elles nous obligent à réfléchir aux liens particulièrement forts que nous avons dû entretenir dans une vie antérieure, mais comme l'idée seule d'avoir eu un lien nous répugne, nous avons tendance à rejeter cette pensée dés qu'elle fait mine de nous assaillir;" 

La nature est particulièrement représentée avec le jardin, les insectes et plus particulièrement le chat qui représente une forme de bonheur pour le couple. On y retrouve d'autres éléments comme l'orientation des points cardinaux qui accentuent l'effet de temps, de la vie qui s'y joue. Le temps qui passe, qui s'écoule, s'égrène est particulièrement bien omniprésent. Et dans ce temps qui passe, il y a le lien délicat et affectueux qui se créé avec le chat sortit de nulle part. Aussi fragile que délicat. Aussi affectueux que tendre.  

"Je savais que les chats n'abandonnent leur coeur qu'à leur maître, révèlent leur splendeur à lui seul". 

J'ai particulièrement apprécié la lecture de ce livre dont le récit particulièrement émotif m'a inspiré, mais qui m'a donné l'impression que l'auteur est particulièrement connecté et ancré à lui-même via la nature. On y retrouve comme à l'accoutumée, les éléments qui font de la littérature japonaise, un bijou délicat et enchanteur. Une histoire onirique, tendre, contemplative et méditative qui donne à réfléchir sur le temps qui passe et le lien de l'attachement. J'ai passé un moment particulièrement agréable et onirique, et je conseille la lecture de ce bouquin aux amoureux des chats.


Le chat qui venait du ciel - Takashi Hiraide - Editions Philippe Picquier - 130 pages - 2006 - ISBN : 978-2877308717 - 7€




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